BRIGITTE ET LES ORIGINES DE LOPERHETBrigitte est une déesse panceltique. Elle est présente dans tout le monde Celte avec différents noms :
Berc’hed, Berc’het, Berhet, Perhet, Brec’hed (par métathèse)
Birhyet, Birhit, Brigida (latin)
Brigit, Brigid, Brigitte
Ecosse: Bhrighde, Brighid, Bride
Irlande : Brigid, Brigit, Brighidn Bridh Brigh, Bhridh
lle de Man: Breeshey
Angleterre: Brigantia, Brittania
France : Brigandu (hors Bretagne)
Ces nom viennent de l’indo-européen : bhrghnti qui a donné le nom celtique, brhati en sanscrit : « la haute ». (Bre en breton, cornouaillais, gallois signifie « colline ou haut » voir par exemple le Menez Bré).
Noms dérivés
: Britannia, Britain, Bretagne (Grande et Petite)
On la trouve en effigie sur la pièce de 50 cents en Grande-Bretagne
Les mots Brigand, Brigade viennent du mot Brigantes (la tribu celte)
Brigit :
C’est comme on l'a dit une déesse panceltique.
Figure totémique ou protectrice tribale de la tribu des Briganti/Brigantes, confédération de tribus celtes du nord de l'Angleterre (aujourd’hui Yorkshire et Northumberland) mentionnés par le géographe Strabon, elle apparaît comme déesse de la guerre sous le nom de Brigantia (ou Britannia).
La tribu a notamment été dirigée par la reine Cartimandua soutenue par l'empereur Claudius contre qui elle a organisé ensuite une révolte. Celle-ci a empêché son successeur Agricola de prendre possession du futur pays de Galles.
Le géographe grec Ptolémée (100-178) identifie des Brigantes_immigrés_en_Irlande, qu’on estime s'être réfugiés dans l'ile de Lambay (Comté Dublin) et dans le sud est de l’île d'Emeraude.
Puis ces tribus essaiment également en Europe où le culte de Brigitte est ainsi propagé (notamment dans les Alpes).
D'où des noms de villes qu’on détecte en Europe continentale :
On trouve des Briganti en Autriche près de Bregenz (près du lac de Constance) appelée auparavant Brigantion
Ailleurs : Brigetio en Slovaquie, frontière avec la Hongrie (aujourd’hui hui Szôny), Berganza, Bergondo en Espagne
et Bragança au Portugal,
Brigobanne, sur la rivière Breg (RFA), Bregançon (un repaire de brigands).
Les inscriptions et l’iconographie indiquent que Brigitte est une déesse de la fertilité, des soins et des arts.
Chez les Romains, elle est parfois assimilée à Minerve, car ils ont trouvée qu'elle lui ressemble, quand ils envahissent ce qu'ils appellent Britannia. En mai 1913, au Menez-Hom on trouve une statue de la déesse Brigitte (ressemblant à Minerve - au Musée de Bretagne, à Rennes).
Chez les Irlandais
Dérivée du gaélique Bregait, racine Brig: "très élevée, haut placée "
Elle apparaît dans des écrits de légende dans la lignée des Tuatha De Danaan.
Elle est fille du dieu-druide.
Deux personnages différentes mais fusionnés :
Brigitte est citée comme déesse dans "Le Livre des invasions (Leabhar_Gabhäla)", elle intervient comme médiatrice dans la guerre qui oppose son clan les Danaan et les Fomores qui habitaient l'Irlande avant eux. Fille de Daghdha, Elle est poétesse et détentrice du savoir. Ses deux sœurs s’appellent aussi Brigitte, l’une forgeronne, l’autre, l’autre médecin. Elle forme avec celles-ci une trinité nommée souvent "la triple Brigitte".
Puis (2e personnage) c'est l’abbesse de Kildare (vers 470), qu’on a tendance à présenter comme une femme druide convertie au Christianisme qui devient la première abbesse d’un monastère.
La sainte chrétienne perpétue la déesse païenne.
Le nom et les vertus de la déesse celtique sont transférés sur la patronne de l'Irlande.
On voit que la déesse Brigantia va être absorbée par la personnalité de Sainte-Brigitte, en Irlande mais aussi dans l’autre île britannique, et sur le continent, à commencer par la Bretagne (Britannia Minor).
Cogjitosius écrit au VIle siècle l'histoire hagiographique : Vita Sanctae Brigidae.
Elle apparaît dans l’histoire du christianisme celtique essentiellement décentralisée (entre Ve et VIIème siècles) et par la suite, en de nombreux lieux.
L'Eglise romaine va superposer une autre sainte (pour éradiquer l’origine celtique) avec la présence de Brigitte de Suède, sans rapport avec les personnages précédents. Mais désormais, à cause d’elle, la Sainte-Brigitte du calendrier (imposé par le Vatican) est le 23 juillet.
Elle est devenue la Mère des Gaëls.
La fête de Sainte-Brigitte est devenue une fête nationale en Irlande en 2022.
Autre toponymie en Bretagne indiquant l’existence d’un culte :
Berhet Côtes d'Armor. Noter qu’elle est déparée par un pont de la commune de Sainte-Brigitte.
Iniz-Verhet, lle de Sainte-Brigitte. (Golfe du Morbihan)
Birc’hied. (Sainte-Brigitte). Morbihan
Elle est la patronne de Grand-Champ dans le Morbihan, de Plougoumelen Locmariaquer, de Noyalo (Morbihan), de Confort-Berhet etc...
A Brest, les Quatre Pompes, s’appelaient d’abord Porzh Berc'hed (au XVIIe siècle, on trouve encore la référence “Les quatre fontaines de Sainte-Brigitte”).
A l'étranger
:
Brid : Bridstow. (Stow= Holy Place)
En Gaule, la déesse Brigitte a pour nom Brigantia ou Brigindona. Au pays de Galles, la déesse Brigitte correspond à Keridwen. (Selon Vera Collum qui a détaillé dans l’un de ses livres toute la saga des trois sœurs irlandaises Brigitte, ainsi que le culte voué à la déesse Brigitte dans les Hebrides et le reste de l’Ecosse).
Vera Collum signale la présence de chapelles dédiées à Ste Brigitte à Cologne, Saint-Omer, Liège, etc.
Le culte de Sainte Brigitte (la chrétienne) est tardif en Bretagne. Berhet et Sainte-Brigitte sont des démembrements de paroisses anciennes. Et les Loc/lok sont plus récents.
En l’occurrence pour Loperhet ou Loc Perhet ou Loc Berhet /Berch'ed apparait en 1186 comme prieuré qui dépend de l’abbaye Notre-Dame de Loperhet.1218 apparait la référence à la sainte abbesse de Kildare: Loco Sanctae Brigidae
1442 Loperchet
1535 Loperguet
1516/1574 Locus Brigide
1779 Loperc'het. (voir livre de Léo Quillien)
Par la suite : Loperhet
1929 : Vera Collum vient à Loperhet en espérant trouver des traces de la déesse panceltique Brigitte. C’est la raison pour laquelle elle entreprend les fouilles qui vont déboucher sur l'identification de la motte féodale.
Concernant le nom de Loperhet, elle écrit : « La forme du nom suggère que la localité était associée avec Brigitte avant l’arrivée des Bretons de Bretagne (insulaire), car les noms de leurs implantations ont pour préfixe “plou”, plou étant utilisé pour les implantations profanes et l’organisation sociale. » (1935).
Le pardon de la Boue, (“pardon ar pri”) à Loperhet, au 1er février correspond à la fête celtique d’Imbolc, du début de l’année.
A ce moment, les Irlandais accrochent sur leur porte une Croix
de Brigide tressée avec de la paille (Criosog Bridghe). |
|
Brigitte a de nombreuses spécialités, notamment :
- Guérisseuse
des maladies de la femme, maladies malignes, cancer du sein
- Les femmes prient pour avoir des enfants, une heureuse délivrance, du lait.
- Bien qu’elle n’apparaisse pas dans la Bible, la légende la présente parfois
comme accoucheuse de Marie et nourrice du Christ. (aurait été la fille de l’aubergiste
de Bethléem).
- Elle est célébrée le 1er février lors de la lactation des brebis et la naissance
des agneaux. Elle protège aussi les truies des maladies.
![]() |
fr![]() br ![]() |
![]() |